Salut les filles!

Après avoir quitté Tim et sa famille, nous avons continué notre route vars le nord. Une sorte de savane à perte de vue, et cette route de terre, toute droite comme une cicatrice dans le paysage. Nous chevauchons ainsi pendant deux jours, avec un sentiment de déjà vu perpétuel. Inutile de vérifier la météo, on a l'impression que le temps ensoleillé règne ici depuis toujours. Peu de distractions viennent perturber nos journées. Un soir, alors que nous avions établi le campement, j'ai sellé Merlin afin de voir un peu ce qu'il avait dans le moteur. Je suis parti sur une piste transversale et l'ai lancé au triple galop. J'avais acquis le modèle avec turbocompresseur et l'impression de bondir de zéro à 100 était totale. J'ai rapidement eu des larmes plein les yeux et distinguait juste assez le chemin de terre battue pour constater qu'à cette vitesse, les nid de poules pouvaient nous être fatal. Merlin n'a jamais atteint sa vitesse maximale car il continuait d'accélérer sans cesse, si bien que j'ai finalement dû mettre un terme à cet essai sur piste. Cette expérience fut très impressionnante et je considérai mon cheval avec un respect nouveau, dès cet instant.

Le troisième jour, nous voyons un nuage de poussière dans le lointain, qui se rapproche avec les heures. Vers midi, nous croisons un groupe de cow-boy très éclectique avec de vrais crasseux côtoyant des dames très coquettes. Tout ce petit monde déplace 300 têtes de bétail le long de cette route.

Les rencontres étant fort rares, ils décident de faire la pause de midi et de nous inviter à leur repas afin de discuter un peu. Ils sont tous avides de connaître la raison de notre présence ici et nous questionnent longuement. Pour leur part, Don qui semble être le meneur, nous explique qu'ils sont en train d'effectuer un "mustering" c'est à dire un déplacement de troupeau à l'aide des chevaux, comme on le faisait dans le temps en Australie. Don a réussi à convaincre Daran, le jeune propriétaire du bétail, de ne pas déplacer son troupeau à l'aide de camion mais de la jouer à l'ancienne en se faisant aider de touristes. C'est Don qui est à l'origine de cette idée et qui gère le va et vient des hôtes, tous australiens, qui participent pour différentes périodes à cette expérience unique.

Il est aidé de sa compagne et d'un ami anglais,Andy, pour assurer l'intendance et le transport des personnes. En effet, deux véhicules, dont un tirant un van, suivent le convois. Nous rencontrons également Brenda et Atalanta, les deux adorables amazones, qui passent beaucoup de temps à se pomponner sur leur selle...

Au bout du compte, Don nous explique que la route jusqu'à Mackay ne représente aucun intérêt et nous propose de nous embaucher dans le mustering. On pèse le pour et le contre. Ce qui me dérange un peu c'est de revenir sur nos pas. J'aime avancer dans la vie mais là, je fais une exception car le rêve se présente à moi de lui-même cette fois et l'occasion est trop belle.
On décharge donc le cheval de bat pour placer nos bagages dans un véhicule, et on le libère pour qu'il aille rejoindre le troupeau où 20 chevaux sont mélangés aux vaches hereford.
Et c'est un songe éveillé qui va durer une vingtaine de jours qui commence. L'image que je garde de cette expérience est encore plus belle que les quelques photos que j'ai tout de même pris le temps de prendre.

ton récit est vraiment passionnant

yahou!
vraiment genial!
l'espace d'un instant je m'y suis cru!

On a l'impression d'y être, merci de prendre le temps de nous raconter!

Merci Slaeng pour la suite de tes aventures.

j'adore!

assez original la photo des deux filles en train de se maquiller au milieu de nulle part !

Quel récit, ça fait rêver ... et les photos, typique de ce que l'on peut s'imaginer.
Alala, l'Australie

Bonjour Slaeng! Merci pour ton récit généreux que tu fais partager avec brio... On espère seulement qu'il n'y aura jamais de fin! What's next?

Salut à toutes!
Je suis désolé pour ce silence radio mais le temps m'a obligé à être à fond dans les travaux du jardin; et je dois dire qu'au travail, les nombreux rapports écrits qu'on me demande ne me motivent pas à écrire, une fois rentré à la maison...
Il faudra encore un peu de patience pour la suite.

Pas de soucis on attendra. Bonne journée

Je viens de rentrer de l'école avec plein d'images dans la tête car nous avons un cinéma interne et avons visionné "L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux". Plusieurs images du film pourraient avoir été prises en Australie, au moment de mon histoire. Ce film est vraiment incontournable lorsqu'on aime les chevaux, voir juste le cinéma...Mais je ne vous apprends rien.

Je reprends le cours des choses:

A ce moment-là de l'histoire, commence véritablement l'éducation de Merlin, qui n'avait, je le rappelle, jamais quitté les pistes de terre battue de son hippodrome. La rencontre avec le bétail s'est fait tout en douceur, car les bêtes, habituées à être menée par les hommes à cheval, se laissaient bien guider. Seul le troupeau de chevaux libre,s au milieu des vache Herreford, s'amusaient parfois à semer la zizanie et partaient au galop en entraînant les vaches à leur suite. C'étaient mes moments favoris car il y avait beaucoup d'action et c'était très enrichissant. Daran le propriétaire détestait ces coup de fou et craignait pour son bétail. Merlin apprenait vite et parfaitement son nouveau job. Il regardait les vaches et anticipait mes commandes. Il était très vif et il lui arrivait d'effectuer des demi-tours sur place afin de parer à un contre-pied. J'était sidéré de le voir prendre autant de plaisir que moi à ce qui était devenu un jeu pour nous.
La nuit, on devait laisser une radio tourner en permanence à côté du troupeau parqué dans une clôture électrifiée sans quoi, au moindre bruit, les bêtes cassaient tout et la cavalcade reprenait mais sans nous...
Ces nuits, à la belle étoile, autour du feu, nous les passions à discuter de tout et surtout de rien d'important. De ces discussions que l'on a qu'en vacances, loin du stress et de la machine.

On dormait dans des Swags, sorte de sac de couchage tout en un, avec: matelas, sac de couchage et bâche ensemble, roulé le jour et déroulé une fois la nuit venue. Cette invention date de la dernière crise économique de 1921, je crois, où des milliers de gens ont été contraints de vivre le long des routes afin de trouver de quoi survivre. De cette tragédie, on a hérité du swag et de tout une batterie de cuisine, en fonte, destinée à préparer n'importe quel plat sur un feu, y compris le pain ou de la pizza.


Les journées de ressemblaient mais chaque jour il y avait une particularité. Un jour, on a joué avec les chevaux durant une pause de midi: on devait s'encolonner et se suivre. Le cavalier de tête choisissait un objet léger et le déposait quelque part dans les buissons environnants. Le suivant devait le saisir sans s'arrêter et le reposer pour le prochain et chaque fois qu'on avait déposé l'objet, on devait rapidement rejoindre la queue. C'était simpliste, mais parfois, il fallait drôlement se tordre, voir se mettre debout sur la selle pour attraper la cible!

Un autre jour, on a fait une course sur un chemin de traverse avec Daran qui doutait de la vélocité de Merlin. Il n'en a jamais reparlé par la suite, car sa brumby (cheval sauvage d'Australie) a été humiliée devant le public présent et j'ai été quitte pour une nouvelle sueur froide, bien que j'ai dû retenir Merlin qui devait être à 60% de ses possibilités à cause de l'état de la route.

Un autre jour, j'ai insisté pour qu'on goûte la viande de kangourou. Daran, en bon anglosaxon qui ne mange que du boeuf, du porc et de l'agneau, ne voulait pas en entendre parler mais Don y a vu le moyen de varier l'ordinaire et de divertir les "touristes" locaux. On est donc parti chasser un de ces marsupiaux, ce qui n'a pas pris long vu l'abondance de ces animaux. Le soir, on s'est fait de belles tranches au grill. J'ai refusé qu'on cuise ma viande car les australiens ont tellement peur d'attrapper des trucs avec la viande qu'il la cuisent jusqu'à ce que ce soit de la semelle. Le "Rouh" comme ils disent là-bas, fut un délice pour Helle et moi. Les autres n'y ont pas vraiment vu de différence avec leur semelle de boeuf...

Un autre jour, nous avons eu une vache qui est morte, de cause inconnue. Le jour suivant il y en a eu une autre et Daran a dû prendre la décision de faire rentrer tout ce petit monde par camion jusqu'à sa ferme, à 500km de là. Don était très déçu. Il a renvoyé les derniers touristes et a annulé les suivants. Nous avons embarqué également et avons suivis les bêtes jusqu'au ranch de Dark Water, près d'Injune dans le Queensland. Ce fut la fin d'une époque et le commencement d'une nouvelle...

super encore, encore


j'aime bien le passage où Merlin humilie la juju brumbies et surtout le fait que tu prennes un sueur froide... ça me fait penser à ma Bibinou quand je lui laisse quartier libre... une fois je l'ai laissée aller à fond avec juste ce qu'il faut de contact pour l'arrêter en cas d'urgence... j'en avais les larmes aux yeux et j'étais sourde avec le vent qui sifflait aux oreilles et le martèlement des sabots... mais un pur bonheur

tu as des talents d'écriture très rares!! impressionnant!!

on attend la suite

Oups, je viens de rattraper mes 4 pages de retard!

Tes récits sont réellement tip top, c'est très plaisant à lire et les p'tites photos qui vont bien...perfect!!

To be continued

Bonjour Slaeng,

Ho oui nous en voulons encore .

Nous ne nous lassons pas de lire tes récits. :30:

Tu as un réel talent de conteur.

Comme Imala, j'ai bien aimé le passage où Merlin humilie la juju brumbies. Brave Merlin.

Bon week end

je ne me lasse pas de tes recits!

Arrivés au ranch, nous avons reçu nos quartiers, et sommes partis pour découvrir les environs. Je n'ai jamais réussi à faire le tour de cette ferme qui totalise plus de 700 hectares. Ce qui est minuscule pour l'Australie. Imaginez seulement que la plus grande ferme fait la taille de l’Angleterre et qu'une journée de 12 heures en voiture ne suffit pas pour en faire le tour... Les fermiers n'ont qu'une vague idée du nombre de têtes de bétail qu'ils possèdent. Une fois par an, il effectuent un regroupement afin de marquer les veaux, vendre certaines bêtes et faire un compte qui n'est pas exact car un faible pourcentage de bêtes n'a pas pu être extrait du bush.
Commence pour nous, la vie à la ferme. Réparer les clôtures, construire des annexes, des enclos ou autre. Les chevaux sont rarement utilisé durant les deux semaines qui ont suivi notre arrivée. Helle rentre au Danemark et Daran lui a racheté son cheval. En fait, nous attendons surtout que Don organise le prochain trip qui sera composé d'adolescent issus de familles américaines très aisées, voulant découvrir l'Outback sauvage et la vie rustique. En attendant leur arrivée, il emmène à Abernathy où nous retrouvons un coule assez âgé: Barrel et Gary, des amis de Don. Les jeunes passerons par là durant leur semaines de séjour et il faut préparer le terrain. Merlin ne m'a pas suivi alors, j'hérite de Doty, une jument considérée par tous comme une caractérielle. La coutume dans les ranche est de fournir le pire cheval au nouveau venu afin d'en rire et de le tester. Doty ressemble à un double poney, tant elle est petite. Je n'ai jamais apprécié les petits chevaux et part avec un à-priori très négatif face à ce rase-motte. Et pourtant, c'est rapidement le coup de foudre et nous devenons inséparables, ce qui frustre énormément Gary qui se faisait déjà une joie de me voir au tapis. Il est vrai que Doty avait une particularité unique: lorsqu'on posait la main sur sa croupe, elle partait en rodéo, sur place et tentait de me virer. Sitôt la main ôtée, elle redevenait calme et docile. J'ai pu m'entraîner un peu de ce fait et j'ai acquis une meilleure assiette grâce à elle. Sur le terrain. elle connaissait bien le travail et n'hésitait jamais à sauter les troncs en suivant une vache. On ne s'ennuyait pas avec elle. C'était l'hiver austral et certains matins, du gel recouvrait la prairie asséchée. Heureusement, les brownies (serpent brun très venimeux) hibernaient presque tous et on a eu peu l'occasion d'en voir. Un matin, je me suis réveillé dans l'espèce de grange ou nous dormions Don et moi, avec une veuve noir à 10cm de mon oeil, tranquillement installée dans sa toile. Un week-end, les voisins sont venus nous rendre visite et on organisé une partie de Polocross. C'est comme le polo sauf qu'on utilise pas de marteau mais plutôt une sorte de filet permettant de se saisir de la balle et de la passer à ses coéquipiers. Ce fut une grande découverte pour moi. Quand j'aurai adopté une des perles qui figurent dur le site mère de cheval avenir, il ne fait aucun doute que j'essaierais de convertir les autres pensionnaires de mon manège pour former une équipe de ce jeu. Ce qui est fabuleux, c'est de voir à quel point le cheval fait corps avec toi car il voit le jeu et suit la balle des yeux. Il lui arrive de shooter dedans. Pour le cavalier, il est nécessaire de guider d'une seule main et de jouer des jambes en permanence. Le résultat pour moi, a été une symbiose parfait entre l'homme et l'animal, le temps d'une partie.
Une fois l'endroit fin prêt, nous partons pour Brisbane afin de chercher les jeunes à l'aéroport. Commence alors un voyage organisé très sympa, avec ce groupe composé d'une quinzaine de jeunes garçons et filles d'une vingtaine d'année, avec qui je vais tisser des liens durables, pour certains. Ils sont assez ouverts sur la vie qui leur est proposée et peu, laissent leurs caprices d'enfants gâtés prendre le dessus. Il y a notamment la nièce de Georges Lucas (le père de Star Wars)parmi eux. Nous visitons Dark Water, où on dort à la belle étoile et on monte à cheval pour déplacer les bêtes d'un enclos à un autre. On part un soir limiter le nombre de Rhou. Malheureusement, il est proposé aux jeunes de s'y essayer et leur manque d'expérience en tir de précision laisse un grand nombre de kangourous moribonds. Ne supportant pas la souffrance d'un animal, je m'équipe d'un couteau et part achever les animaux blessés. Je n'avais pas précisé que cette chasse se déroule la nuit, à l'arrière d'un pick-up équipé d'un phare dirigeable. On éblouit la cible et on tire. Il leur a donc fallu m'attendre après chaque coup de feu, le temps que je retrouve le kangourou et que je lui donne le coup de grâce. Après une dizaine, j'ai bien pris la main et je peux dire que les suivants n'ont pas soufferts du tout. Un des jeunes, a pris l'initiative de m'aider et on s'est partagé la corvée. J'ai eu la surprise de constater en rentrant que j'étais littéralement couvert de sang. C'était une image de film d'horreur.
Nous avons finalement quitté Dark Water pour un parc national avant de rejoindre Abernathy. Nous y avons passé de magnifiques journées à cheval avant de repartir pour Frasier Island sur la côte. Le trip fut un succès total et Don et moi, étions ravi de notre entente puisqu'il n'était pas question d'argent entre nous et que je vivais une vie de rêve. Les jeunes ont fini par m'appeler Jöwie, du nom d'un monstre légendaire d'Amérique, car je leur paraissait tellement différent et sauvage.
PS, pas le courage de scanner des photos ce soir...Ni de relire!

même non relu et sans photos c'est PASSIONNANT

Mais on a l'impression que tu as vécu là-bas des années ! tu as fait tellement de choses...

Pour le polo cross, ou du moins pour les sentsations que l'on ressent avec son cheval, c'est exactement pareil en horse-ball...

Mawawa a écrit:

même non relu et sans photos c'est PASSIONNANT

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Salut les filles!
C'était le mot du début et je le réutilise pour vous annoncer que je viens de confirmer l'adoption de Tatooine. Tu vois, Imala, je me suis finalement laissé séduire par les TF!!!
Je suis très heureux et vous donnerai des nouvelles, après avoir terminé mes histoires hippiques bien sûre.
A bientôt!
Slaeng

Félicitations et bonne route avec la gracieuse Tatooine

ju2pomme a écrit:

Félicitations et bonne route avec la gracieuse Tatooine

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